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Qu'appelle t'on

les troubles neuro-développementaux ?

Le rôle du psychomotricien dans le dépistage et la prise en charge des TND

Les troubles du neurodéveloppement (TND) regroupent l’ensemble des anomalies de fonctionnement du système nerveux survenant sur un cerveau en développement. Ils sont présents dès la période anténatale et perdurent tout au long de la vie. Ils sont toutefois influencés par différents facteurs : génétiques, biologiques, socioculturels, psycho-affectifs ou encore environnementaux.

         Concrètement, il s’agit de difficultés qui apparaissent précocement, souvent avant l’entrée à l’école primaire. Ils entraînent un retard ou un déficit de développement qui a des conséquences dans la vie quotidienne de l’enfant. Il peut s’agir de troubles du langage, de troubles des apprentissages, de difficultés à communiquer ou à interagir avec son entourage. Les TND figurent dans le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, le DSM-5 (parution en 2015). Ils regroupent :​

La qualité et la rapidité du diagnostic sont déterminantes. Proposer un accompagnement adapté va permettre à chaque enfant de développer au maximum ses possibilités. Un repérage et une intervention précoce permettent généralement une meilleure adaptation de l’enfant à son quotidien. Il est nécessaire que les professionnels se coordonnent et travaillent en synergie : médecins, paramédicaux, éducateurs, thérapeutes, équipe enseignante...

La pose d’un diagnostic est faite par un médecin spécialisé dans les troubles neuro-développementaux (neuropédiatre, psychiatre, neurologue,...) à partir de sa propre analyse clinique qu’il complète avec les bilans des différents professionnels. Le psychomotricien joue un rôle important dans le repérage et la prise en charge des patients présentant un TND. Il travaille en collaboration avec des orthophonistes, neuropsychologues, ergothérapeutes, orthoptistes, kinésithérapeutes, éducateurs, enseignants, auxiliaires médico-sociaux... afin de créer un réseau de partenaires et de mettre en place une prise en charge centré sur l'enfant et ses besoins.

Les troubles neuro-développementaux engendrent généralement un manque de confiance. Les répercussions au niveau psychologique ne sont pas à négliger. Une prise en charge précoce peut permettre d'anticiper ou de minimiser les désagréments psycho-affectifs qui pourraient survenir.

Depuis 2020, il existe des plateforme de coordination et d’orientation des troubles neuro-développementaux (PCO TND 33 pour la Gironde par exemple). Elles ont pour objectifs de permettre un diagnostic et une intervention précoce. Certains professionnels libéraux sont conventionnés pour travailler en partenariat avec ces plateformes. Pour plus d’information : https://handicap.gouv.fr/autisme-et-troubles-du-neuro-developpement/plateformes-tnd

 

Plus d’informations sur les troubles neuro-développementaux sur le site de la Haute Autorité de Santé :

https://www.has-sante.fr/jcms/p_3161334/fr/troubles-du-neurodeveloppement-reperage-et-orientation-des-enfants-a-risque

     Le trouble développemental de la coordination TDC   (anciennement nommé Dyspraxie) 

 

          Il s’agit en effet d’un trouble qui altère la qualité et l’organisation du geste moteur.

Les enfants porteurs d’un TDC sont généralement peu habiles, maladroits, en difficulté dans les activités sportives. Ces troubles ont donc un impact sur la vie quotidienne de l'enfant, que ce soit en milieu scolaire, familial ou social. La sévérité est variable d’un enfant à un autre. Certains vont avoir des difficultés quotidiennes alors que d’autres vont compenser plus efficacement. Le TDC concerne environ 5% des enfants d’âge scolaire.

            La diagnostic est posé par un médecin spécialisé (neuropédiatre, psychiatre) à partir d’un bilan psychomoteur et d’un bilan psychologique. D'autres bilans peuvent être nécessaires en fonction de l’expression des troubles. Un bilan neuro-visuel auprès d’un orthoptiste est prescrit lorsqu’on observe des difficultés visuo-spatiales (30 à 40% des TDC). L’objectif étant ensuite d’établir pour chaque enfant un projet de soin personnalisé ainsi qu’un accompagnement socio-éducatif cohérent et performant (mise en place d’une auxiliaire de vie scolaire, AESH, par exemple). Des aménagements peuvent également être mis en place en milieu scolaire ou à la maison.

Un diagnostic précis et un parcours de soin adapté vise à favoriser l’autonomie, l’inclusion et la qualité de vie des enfants qui sont porteurs d'un TDC.

Le psychomotricien disposent de plusieurs méthodes (Top-Down, CO-OP, ...) qu’il associe généralement avec différents outils (parcours psychomoteurs, jeux perceptifs, séquences gestuelles,...). L’objectif étant de diminuer les déficits et d’aider l’enfant à gagner en autonomie au quotidien. L’approche reste toujours ludique : travailler tout en gardant du plaisir, valoriser les compétences acquises ou émergentes, amener vers un mieux-être psychique et corporel.

Pour aller plus loin sur le sujet : https://www.psychomotricien-liberal.com/2020/12/06/tdc-et-dyspraxie/

         La dysgraphie

La dysgraphie est un trouble de l’écriture qui se traduit par une difficulté dans la formation des lettres cursives appelée couramment l’écriture « attachée » : lettres mal formées, défaut d’automatisation, lenteur,...

 Il s’agit donc d’une altération du langage écrit qui handicape l’enfant dans son quotidien. La dysgraphie est un trouble persistant de la réalisation du geste graphique affectant la qualité de l’écriture mais également sa rapidité (vitesse de transcription).

            L’écriture est une habileté complexe qui nécessite de multiples compétences : compétences praxiques, planification motrice, précision visuo-motrice, contrôle tonique harmonieux, habileté visuo-spatiale, contrôle attentionnel performant. Lorsqu’un enfant est en difficulté au niveau de l’écriture cursive, il va alors s’agir d’explorer chaque notion indépendamment afin de rechercher la source du dysfonctionnement.

  Le diagnostic de dyspraxie est posé à partir du bilan du psychomotricien qui réalise des tests standardisés et des observations cliniques. Le BKH et le BHK-Ado sont les tests de référence au cours desquels est analysée l’écriture : lisibilité, stabilité, vitesse. Il est également important d’observer la posture de l’enfant, sa tenue du crayon, la manière dont il s’organise sur la feuille,...

            La rééducation de l’écriture réalisée par le psychomotricien peut permettre de remédier à ce trouble de l’apprentissage ou du moins à minimiser les répercussions. Elle est dépendante de chaque enfant et prend en compte l’origine des difficultés. Elle reste toujours ludique, la dimension de plaisir étant la base nécessaire au progrès. Dans certains cas, il sera au préalable nécessaire de réconcilier l’enfant avec la graphie. Des aménagements scolaires sont également envisageables et feront suite à des échanges entre les professionnels paramédicaux et l’équipe enseignante.

                                Exemple d'échauffement graphique en séance                                      Varier les supports, les outils et les techniques

Pour en savoir plus sur la dysgraphie  https://www.dys-positif.fr/dysgraphie/

 Le  trouble déficitaire de l'attention avec/sans hyperactivité TDA/H

       

          Le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H) fait également parti des troubles neurodéveloppementaux. Il se caractérise par la combinaison de trois facteurs : l’inattention (difficulté à maintenir son attention sur une tâche et à la moduler), l’impulsivité (parler ou agir sans réfléchir) et l’hyperactivité (difficulté à rester immobile, courir et grimper partout de manière inappropriée). En fonction du tableau clinique que présente l’enfant, un, deux ou trois de ces facteurs peuvent s’exprimer. En effet, contrairement aux idées reçues, un enfant TDA/H ne présente pas forcément de l’hyperactivité. 

            Plus concrètement, on remarque des enfants distraits, qui papillonnent souvent ou au contraire des enfants brusques, turbulents ou bavards. De manière générale, des difficultés d’organisation ou de planification sont observées. .Ce sont des enfants qui se lassent vite et changent souvent d’activités. Ils sont généralement peu patients et peuvent couper la parole voire parfois se montrer irrespectueux.

           

            Ces difficultés ont un retentissement sur la vie quotidienne de l’enfant (école, maison, environnement sociaux) et ils peuvent engendrer de l’exclusion. Il est donc fondamental de les repérer et de les prendre en charge précocement afin de diminuer l’impact psycho-affectif. Il est fréquent de retrouver des conduites d’opposition ou de provocation (40 à 60 %) ou à l’inverse d’anxiété (30 à 40 %) chez les enfants diagnostiqués. 

 

            Le diagnostic de TDA/H est posé par un médecin spécialisé (psychiatre, neuropédiatre, neurologue). Le bilan psychomoteur est une base importante en évaluant différents domaines : perception visuelle, sensorialité, motricité, coordination motrice, écriture, organisation spatiale,... domaines où des difficultés peuvent apparaître souvent en lien avec l’inattention. Le bilan neuropsychologique est également important dans l’établissement d’un diagnostic car il permet d’évaluer plus spécifiquement les capacités cognitives et attentionnelles. Ces évaluations peuvent être complétées au besoin en fonction du tableau clinique de chaque enfant : bilan orthophonique, orthoptique,...

 

            Des rééducations peuvent être mise en œuvre auprès des psychomotriciens via l’utilisation de méthodes (Barkley, PRE,...) combinées à des outils cliniques (parcours, jeux, relaxation, conscience corporel,...). Des prises en charge de groupe peuvent être mise en place lorsque les troubles de l’attention s'expriment en collectivité. Les troubles sensoriels ne sont pas à négliger car les enfants TDA/H présentent souvent des hypersensibilités, qu’elles soient physiques ou émotionnelles.

            

 

Article TDA/H et hypersensibilité : https://www.bloghoptoys.fr/tdah-et-hypersensibilite

Exemple d’éléments cliniques pour poser une suspicion de TDA/H : Enfant épuisant, infatigable, qui déborde d’énergie, bruyant ; manque de retenue dans ses paroles ou ses actes ; répond avant que l’autre n'ait fini sa phrase, coupe la parole ; en difficulté pour patienter ; enfant distrait,  qui papillonne souvent, « dans la lune » ; difficulté d’organisation ; étourderies à répétition, maladresse ; agit avant de réfléchir, impulsif ; en difficulté pour finir ce qu’il commence, difficulté face à l’effort ; résultats scolaires en inadéquation par rapport aux compétences réelles ; hypersensibilité ; difficulté face à la frustration ; trouble du comportement en situation de groupe.

         Le  trouble    du spectre autistique TSA

            Le trouble du spectre autistique (TSA) est un trouble complexe du développement. Les premiers symptômes sont généralement visibles avant l’âge de 3 ans. Couramment appelé « autisme », on préfère aujourd’hui parler de spectre en raison de la multiplicité des formes possibles et de l’intensité variable des symptômes. Il s’agit d’un trouble l’interaction sociale, de la communication et des apprentissages. Les personnes présentant un TSA manifeste souvent des comportements répétitifs, un besoin de ritualisation important ou des intérêts inhabituels ou limités. Des particularités dans l’intégration des informations sensorielles sont retrouvées assez fréquemment (hypersensibilité au bruit, au toucher, recherche de mouvements,...).

          Les enfants et adultes avec TSA peuvent présenter des troubles psychomoteurs et sensori-moteurs dès leur plus jeune âge. On observe généralement un retard dans leur développement psychomoteur demandant la mise en place d’interventions rééducatives et réadaptatives. A travers le bilan psychomoteur, le psychomotricien va observer et évaluer les compétences globales de l’enfant, à l’aide de tests standardisés et de mises en situation. L’objectif est de connaître ses points forts et ses difficultés et ainsi de mettre en place des axes de travail. La collaboration entre professionnels est fondamentale afin de progresser dans une direction commune. Ainsi, le psychomotricien est souvent amené à travailler avec l’équipe enseignante mais également avec des orthophonistes, des psychologues, des éducateurs, des ergothérapeutes, des orthoptistes, en fonction des problématiques du patient.

            La rééducation en psychomotricité est dépendante de l’expression des troubles du patient. Le psychomotricien peut par exemple travailler sur la prise de conscience du corps et l’appréhension de ses limites, l’interactivité et les capacités d’imitation, l’expressivité, la structuration des repères temporels et spatiaux. Il travaille également sur des compétences plus techniques : motricité fine, coordinations globales, graphisme, fonctions exécutives,... Une autre dimension importante de la thérapie psychomotrice auprès des personnes porteuses de TSA est la thérapie d’intégration sensorielle. Comme évoqué précédemment, on observe généralement des particularités dans le traitement des informations sensorielles. Il est donc important de les identifier en établissant un « profil sensoriel », de mettre en place des mesures de protection quand cela est possible (casque anti-bruit, paravent, lunettes solaires,...) et en parallèle de réaliser des thérapies d’intégration sensorielles dans les domaines où c’est nécessaire via la mise en place de protocoles. Il est par exemple possible de travailler sur une hypersensibilité du tact superficiel, du système vestibulaire, etc. Pour plus de détail dans ce domaine, cliquez ici.  

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